Décryptant les conséquences des récentes réformes des universités en France, Camille Vergnaud montre comment les injonctions au rayonnement international et au partenariat local contribuent à la mise en compétition et à la bureaucratisation de ces établissements.Compétitivité, excellence, visibilité internationale, transfert technologique : autant de termes -à la définition parfois floue -qui guident les politiques publiques actuelles de financement, d'évaluation et de pilotage du système d'Enseignement supérieur et de recherche (ESR) en France. L'essentiel des réformes universitaires françaises des années 2000 paraissent traversées par ce qui a été décrit comme la « mythologie CAME : Compétitivité, Attractivité, Métropolisation, Excellence » (Bouba-Olga et Grossetti 2018). Or, non seulement les effets de ces politiques « d'excellence » pour la qualité des recherches et des enseignements sont questionnables, mais ces réformes tendent à détourner universités et universitaires du travail proprement académique et à renforcer les disparités des conditions d'étude et de travail au sein de ce service public.