Alors que le paradigme d’individualisation devrait dissoudre la catégorie de besoin éducatif particulier, celle-ci continue à désigner des élèves spécifiques, envisagés à partir de leurs difficultés ou de leur inadaptation. Plusieurs recherches menées à Genève, dans l’enseignement primaire, nous permettent de montrer que si le principe de personnalisation est partagé, son opérationnalisation tend paradoxalement à démultiplier les formes de catégorisation. De même, le brouillage des contours du BEP ne s’accompagne pas d’un affaiblissement de la norme scolaire. La catégorie reste rigide, demeurant avant tout juridique et pensée à partir de prestations et de diagnostics prédéfinis.