Le changement climatique d'origine humaine, comme le changement global auquel est attachée la notion d'Anthropocène, sont des domaines dont la contextualisation est problématique en raison des échelles en jeu, de la gravité des problèmes et du rôle central des sciences. Cet article rend compte de travaux qui replacent ces questions d'environnement global dans des contextes historiques, sociaux et politiques, et des problèmes qu'ils soulèvent. Les deux domaines ont des statuts différents, et les enjeux sont dissemblables. Dans le cas du changement climatique, problème public mondial doté d'institutions internationales, les travaux sur la construction du problème et les rapports entre science et politique se sont opposés à un cadrage naturaliste prédominant. S'agissant de l'Anthropocène, notion peu stabilisée et appropriée par plusieurs groupes d'acteurs, des contextualisations partielles contestant certaines globalisations soulèvent des débats épistémiques et politiques.Abstract Human-caused climate change, like the global change to which the notion of the Anthropocene refers, are areas in which contextualisation is problematic due to the scales involved, the gravity of the problems, and the central role of the sciences. This article considers studies that resituate these issues of global environment in historical, social and political contexts, as well as some of the problems they raise. The two domains have different statuses, and the stakes are dissimilar. In the case of climate change, a global public problem endowed with international institutions, research on the construction of the issue and the relations between science and politics have been set against a predominant naturalist framing. In the case of the Anthropocene, a notion that has not yet stabilised and has been appropriated by several groups of actors, partial contextualisations contesting certain globalisations raise epistemic and political debates.