La position historique de l’Assemblée nationale sur le télétravail des députés et des députées est ambiguë : elle le favorise autant que possible lorsqu’ils et elles siègent à Paris pour faciliter la communication avec les circonscriptions, mais le freine au maximum en sens inverse pour ne pas inciter à l’absentéisme dans l’hémicycle. Au cours de la 15 e législature de la V e République (2017-2022), marquée par la crise pandémique de 2020, le télétravail des parlementaires depuis les circonscriptions a été expérimenté, si bien qu’il est devenu non seulement envisageable, mais aussi souhaitable en certaines circonstances. La question de sa généralisation a fait depuis l’objet de points de vue contradictoires. Pour celles et ceux en position de force à l’Assemblée, il serait une menace pour la démocratie, tandis que pour les autres il constituerait au contraire un moyen de restaurer une égalité de représentation entre les territoires de la République.