Depuis la fin du XIX e siècle, l'Europe occidentale a fait l'objet de très nombreux travaux pour étudier les modes de subsistance des sociétés préhistoriques. À partir du Paléolithique moyen, les Hommes vont alors s'intéresser au petit gibier, tels que les léporidés, taxons relativement abondants sur ce territoire. Or, distinguer l'origine de leur accumulation dans un site archéologique ne constitue pas une tâche aisée tant les agents pouvant en être responsables sont nombreux (i.e. mortalité naturelle, humains, carnivores terrestres, rapaces nocturnes ou diurnes). Dans cette contribution, nous avons mené des études taphonomique et paléontologique sur les léporidés de Regourdou, gisement moustérien ayant livré le squelette d'un Néandertalien. Les indices recensés suggèrent qu'aucun prédateur n'est intervenu dans les processus d'accumulation des restes de lièvres et de lapins, mais leurs assemblages seraient dus, respectivement, à une mortalité naturelle de type accidentelle et de type attritionnelle. La mise en évidence du premier processus montre que la cavité aurait fonctionné comme un aven-piège à un moment donné de son histoire, tandis que le second révèle l'existence d'une Garenne in situ, interprétée comme la dernière occupation du site durant le MIS 4 ou 3, avant la fin du comblement sédimentaire. Les variations morphologiques et de taille corporelle des individus permettent également de préciser les changements d'ordre paléo-environnementaux depuis le début du fonctionnement du site, confirmant l'attribution des niveaux inférieurs à la période tempérée du MIS 5, et les niveaux supérieurs à une phase plus récente du MIS 4 ou 3.