“…Des monographies ont déjà analysé les débats internes, entre syndicats ou entre militants la plupart du temps, sur les options stratégiques à adopter, comme lors des restructurations de l'usine Perrier, où recours au droit et recours à la grève constituaient deux options discutées (Favier, 2009) ou sur la radicalité des revendications, comme lors des profondes restructurations qui ont concerné nombre d'entreprises argentines en faillite suite à la crise de 2001 (QuiJoux, 2012). Des enquêtes ont souligné combien la mise en valeur d'une éventuelle spécificité féminine ou d'un « sujet femme » pouvait faire l'objet d'une controverse entre ouvrières en conflit, afin de ne pas dévaloriser leur lutte ou de conserver des soutiens, parfois au prix de leurs propres intérêts -déqualification, bas salaires, droit à l'emploi (Maruani, 1979 ;Meuret-caMPFort, 2010). Dans les cas où les femmes sont en position de minorité numérique, a fortiori sur des statuts instables, un « engrenage minoritaire » entretenu par le jeu des stéréotypes et la segmentation sexuée de la main-d'oeuvre peut entraîner une moindre mobilisation des organisations syndicales à leur égard (Maruani, 1979 ;bérouD, 2013).…”