Une étude paléoécologique des faunes fossiles des mers postglaciaires du Québec, en particulier des Mollusques, a permis de regrouper les espèces en communautés types. Celles-ci définissent une zonation littorale, avec des nuances des bassins septentrionaux aux bassins méridionaux souvent plus saumâtres. L’épibenthos sessile des rudites et aréno-rudites se caractérise par une communauté intertidale àMytilus edulis, suivie d'une communauté àHiatella arcticasubdivisée en deux sous-communautés. Dans les faciès plus fins (arénites et lutites), l’endoben-thos et l’épibenthos vagile regroupent les communautés de faible profondeur (IT-5 m) àMya arenariaet àMacoma balthica, suivies de la communauté àMacoma calcareasubdivisée en trois sous-communautés. Un statut particulier peut être conféré à la communauté àPortlandia arctica, surtout caractéristique des faciès glacio-marins argilo-silteux. Ces communautés se succédèrent souvent, dans un site déterminé, en fonction de la diminution de profondeur des bassins, liée au rajustement géoïdal post-glaciaire. Elles ne reflètent donc pas une évolution climatique générale, mais simplement l’évolution hydrologique accompagnant l’exondation de chacun des bassins. Exceptionnellement, on relève, au cours de l’Holocène, des incursions septentrionales d’espèces relativement thermophiles. Quoique plus tardif qu’aux basses latitudes, l’optimum climatique semble donc s’être marqué dans les milieux arctiques.