En 1868, Duchenne de Boulogne décrivait cliniquement une maladie évolutive responsable d'une dystrophie musculaire qui porte aujourd'hui son nom, sans pour autant en comprendre l'origine. Il y a maintenant 30 ans des travaux de recherches menés par une équipe dirigée par le professeur LM. Kunkel (Boston, USA) sur cette dystrophie musculaire permettait d'identifier le gène DMD. La protéine résultante était alors baptisée : la dystrophine. Depuis les revues de mise à jour des connaissances acquises ont été très nombreuses sur ce sujet. Où en est-on en 2017 ? Cet article propose de faire le point sur la dystrophine et son environnement musculaire, les pathologies qui résultent d'une altération directe et/ou indirecte de la dystrophine ainsi que sur les perspectives expérimentales du traitement d'un déficit en dystrophine. On va ainsi identifier une protéine apparentée à la dystrophine comme la dystrobrévine avec 2 versions différentes (α et β) et 7 à 8 isoformes respectivement. Ensuite on va baptiser des protéines comme les 2 dystroglycanes (α et β), progressivement jusqu'à 6 sarcoglycanes (α, β, γ, δ, ε, ζ) puis 5 syntrophines différentes (α, β1, β2 et γ1, γ2). Des recherches sur les protéines associées permettront de découvrir la syncoïline, la desmusline (= synémine β) et la dysbindine. Les études sur la structure et la fonction de ces protéines allaient offrir aux chercheurs de multiples axes d'investigations. Ces protéines en interaction avec la dystrophine sont alors classées comme des glycoprotéines et/ou simplement des protéines associées. Un récent bilan actualisé pour mieux saisir la complexité de l'arrangement architectural autour de la membrane et du complexe entre dystrophine et ses multiples partenaires figure dans la récente étude citée en référence avec les principales voies de signalisation impliquées au sein du muscle cardiaque [22]. C'est cependant dans le muscle squelettique plus particulièrement au niveau des costamères Cependant, les connaissances acquises ne vont pas se limiter à la découverte de nouveaux partenaires mais aussi à la dystrophine elle-même. Ainsi l'épis-sage séquentiel du gène DMD indique que la longueur totale de l'ADNc est de 11,3 kb avec 79 exons [28]. Rapidement il fut constaté que l'analyse du gène codant pour la dystrophine allait donner naissance à une grande famille de protéines dérivées [29]. Puis cette famille de protéines sera progressivement complétée par la découverte d'une protéine homologue et ubiquitaire l'utrophine [30] et de ses nombreuses isoformes [31,32]. D'autres protéines apparentées viendront enrichir le tableau comme les dystrobrévines (plusieurs isoformes α et β), la DRP2 (Dystrophin-Related Protein 2) et la dystrotéline [33][34][35]. Cet ensemble finira par former non seulement « la super famille des dystrophines » [36] mais un large éventail de protéines relativement homologues avec un arbre phylogénétique complet comme le montre l'illustration présentée dans le travail original de Jin et al. [37]. Par ailleurs au cours de ces 30 années de recherche ...