Résumé. Cet article s'intéresse à quelques uns des problèmes qui sous-tendent la conception des formations en épistémologie et histoire des sciences aujourd'hui offertes en France aux enseignants du second degré, en réponse à la demande croissante qui leur est faite. Ayant relevé plusieurs points communs incontournables à toute entreprise de formation universitaire s'adressant à ce type de public, notre objet principal est de proposer quelques points cardinaux, c'est-à-dire quelques principes d'orientation permettant de guider la conception de ce type de formation, pour autant qu'il entende concilier les exigences de pertinence, c'est-à-dire d'être adapté au public visé, et de rester ancré dans la recherche universitaire. Concernant le problème de la pertinence des formations, nous proposons préalablement deux points de vue complémentaires pour cerner ces contraintes: (1) le premier s'intéresse aux structures institutionnelles ainsi qu'aux sources disponibles qui conditionnent le travail des enseignants ; (2) le second se concentre sur l'activité des enseignants et résume les principaux dilemmes professionnels qu'ils doivent affronter alors qu'ils investissent au coeur de leur enseignement un champ interdisciplinaire comme l'est l'histoire et l'épistémologie des sciences. (3) Ce double point de vue nous permet alors de proposer un ensemble de points cardinaux pour la conception de formations universitaires permettant aux enseignants ou futurs enseignants de développer leur pouvoir d'agir dans ce domaine.