Médiation et intérêt de l'enfant

Abstract

Pour un pédopsychiatre, le concept de médiation est indissociable de celui d’intérêt de l’enfant, ce terme étant défini comme la protection de la sécurité et du développement affectif et intellectuel de l’enfant. Dans les situations de divorce concernant des enfants petits, il est donc indispensable que les professionnels impliqués aient des connaissances précises concernant les besoins d’un nourrisson, et en particulier qu’ils soient familiers avec la théorie et la clinique de l’attachement. Quant aux visites médiatisées qui sont nécessaires dans certaines situations complexes en protection de l’enfance, elles sont clairement hors du champ de la médiation familiale.

L’irréductible résistance au concept de l’aliénation parentale

“…Lorsque les experts se sont mis à recommander différentes formules de garde ou d'accès pour, entre autres, prévenir le risque d'aliénation parentale ou pour contrecarrer une aliénation déjà en place, les psychanalystes se sont mobilisés. Autour de Berger, en France, un groupe s'est constitué pour défendre bec et ongle la garde maternelle exclusive (Berger, 2004(Berger, , 2005. Pour donner du poids à cette croisade, ils brandissent des «preuves cliniques», c'està-dire les horreurs qu'ils ont entendues dans leur cabinet ; ils font état d'enfants trop tôt séparés de leur mère ou qui n'ont pas pu bénéficier d'un havre résidentiel unique, maternel évidemment.…”

Participation, aventure et rencontre dans un dispositif d’aide-contrainte : les visites médiatisées comme pratiques au présent

“…Pour les pratiques qui nous intéressent, nous retenons les spécificités suivantes. Premièrement, ces injonctions en faveur d'une plus grande participation doivent se conjuguer avec une mission de protection de l'enfance (et la préséance de son intérêt) (Lacharité, 2015 ;Berger, 2005).…”

Pour en finir avec cette polémique autour de la garde physique partagée principalement pour les enfants de moins de six ans

“…La littérature scientifique démontre que les enfants qui sont empêchés de développer une relation significative avec l'un ou l'autre de leurs parents sont plus à risque psychologiquement, même s'ils maintiennent une relation avec l'un d'eux (Cyr, 2006). Les professionnels qui s'opposent férocement à la résidence alternée particulièrement en bas âge (Berger, 2005 ;Phélip, 2006) citent constamment la fameuse étude empirique de Solomon et George (1999) à l'appui de leur position. Ils ne rapportent toutefois que des conclusions Argument partielles de l'étude, à l'effet que 2/3 des enfants qui passaient réguliè-rement la nuit chez leur père présentaient davantage des patrons d'attachement de type désorganisé à un an puis deux ans et demi, comparativement aux enfants qui ne dormaient pas chez leur père ou provenant de familles intactes.…”