La pêche est l’une des activités socio-économiques les plus importantes en Méditerranée et particulièrement au Maghreb. En Algérie, elle est devenue, ces dernières décennies, un secteur d’emploi de premier plan pour une large frange de la population côtière. L’exploitation de la mer représente également l’une des principales ressources en protéine animale pour la majorité des habitants du littoral. Cet article se veut une contribution à l’analyse des enjeux socio-économiques de la pêche en relation avec deux principaux aspects : le premier est le mode de gouvernance des ressources naturelles côtières, le second le contexte de fragilité des écosystèmes côtiers caractérisant la mer méditerranéenne. Nous nous basons, pour notre travail, sur l’étude du port de pêche de Jijel (Boudis), considéré comme l’une des plus importantes infrastructures de pêche sur la façade maritime est de l’Algérie. Ce port a connu de profondes transformations en raison des investissements publics massifs pour le développement des infrastructures portuaires dans le cadre d’une politique nationale de relance économique. L’action publique a dynamisé son influence régionale, soutenant la commercialisation des produits de la mer sur tout le littoral de l’est algérien et dans les territoires de l’intérieur. La modernisation du port a accompagné l’amélioration des transports et des circuits de revente des ressources halieutiques, cependant la gouvernance de l’activité de pêche à Jijel ne parvient pas à répondre aux multiples contraintes d’ordre écologique, économique et social.