Cet article se penche sur le processus de publicisation des cours d’eau parisiens enclenché par le retour des pratiques de baignade. Si leurs rives sont devenues des espaces publics centraux à l’échelle de la ville, leurs eaux restent globalement inaccessibles aux habitant·es. Pourtant, dans les années 2010, des formes d’appropriation comme la baignade y redeviennent visibles dans la sphère publique comme in situ. La Mairie de Paris localise progressivement sa réponse à ce nouveau problème public dans la Seine, la Marne et les canaux, dans le cadre de différentes politiques (eau, sport, climat) tandis qu’un collectif milite pour le droit à se baigner en eau libre dans la ville. L’ouverture au public de ces espaces passe alors par l’élaboration de dispositifs de baignade formels et informels, et différentes phases de négociation du partage des usages et des accès aux cours d’eau. Cependant, l’interdiction de baignade est maintenue, et l’ouverture de ces espaces reste conditionnelle, contingente, incertaine voire révocable.