Selon les normes d’hygiène alimentaire en Côte d’Ivoire, les principales composantes (thon, attiéké, légumes frais et huile) destinées à la production du «garba» dépasseraient ces normes. Toutefois, cet aliment est consommé par la grande majorité de la population vivant à Abidjan et, le plus souvent en communauté. L’objectif de ce travail était de mettre en relief l’importance du «garba» dans la construction du lien social des consommateurs en dépit des risques sanitaires perçus. De ce fait, une étude quantitative et qualitative a été réalisée à Abidjan. Un questionnaire a été administré à 1067 consommateurs de « garba » en ce qui concerne l’approche quantitative et l’approche qualitative s’est basée sur trois études de cas. Le « triangle du manger » a servi de base théorique. Les résultats obtenus ont montré que les conditions de production et de vente du «garba» ont été perçues comme un facteur de fragilité physique chez 86,6% des consommateurs. Cependant, le «garba» est un support relationnel qui renforce la communion et la sociabilité des consommateurs grâce à son mode de consommation. En outre, des économies de 500 francs CFA sont réalisées par les consommateurs du « garba » sur chaque consommation, grâce à la valeur économique de l’aliment, à l’effet de consolider les liens sociaux dans leurs groupes d’appartenance. Le «garba» serait donc devenu un élément essentiel dans les habitudes alimentaires des citoyens abidjanais, puisqu’il permet d’entretenir les relations sociales et intervient dans la construction du lien social.