> La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune inflammatoire et démyélinisante dont l'étiologie reste mal connue. L'étude des microARN (miARN) apporte un éclairage nouveau sur les mécanismes physiopathologiques mis en jeu dans la SEP. Une signature miARN spéci-fique est observée tant au niveau cellulaire que dans les compartiments extracellulaires, chez les patients atteints de SEP, et dans le modèle de SEP développé chez l'animal, l'encéphalomyé-lite auto-immune expérimentale (EAE). Dans ce modèle, une association étroite a pu être mise en évidence entre la dérégulation des miARN et une modulation de la réponse immunitaire à l'origine d'un phénotype neuro-inflammatoire. La détec-tion quantitative des miARN circulants a-t-elle une valeur diagnostique ? Les miARN serontils les nouveaux biomarqueurs de la maladie ? C'est à ces questions que cette revue tente de répondre. < rait l'inflammation. De nombreuses études suggèrent en effet que la maturation et la fonction des lymphocytes Treg périphériques sont diminuées au cours de la SEP [2]. Il est probable que les lymphocytes B jouent également un rôle important dans la SEP, comme en témoigne la présence de bandes oligoclonales d'anticorps dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) détectées par iso-électrofocalisation 1 chez plus de 95 % des patients atteints de SEP [3]. Les lymphocytes B infiltrent le SNC dès l'apparition d'un syndrome cliniquement isolé (symptômes présentés par les patients ayant leur première poussée inflammatoire de type SEP -myélite, névrite optique, etc.-, que celle-ci donne lieu à un diagnostic SEP -nécessitant une deuxième poussée de même type -ou non) [3]. Les cellules résidentes du SNC, dont les cellules microgliales (les macrophages résidents du SNC), participent également aux processus inflammatoires en lien avec la progression des lésions du tissu nerveux. Du point de vue clinique, la SEP est associée à des perturbations motrices, sensitives et cognitives qui aboutissent à un handicap plus ou moins sévère selon les profils évolutifs. Classiquement, on distingue deux formes de la maladie : celle où alternent des périodes de rechutes et de rémissions (forme rémittente ou RRMS pour relapsing remitting multiple sclerosis) et celle dite progressive (PPMS pour primary progressive multiple sclerosis), qui suit parfois une forme rémittente (SPMS pour secondary progressive multiple sclerosis), et au cours de laquelle les patients acquièrent progressivement un handicap irréversible sans phase de rémission. Malgré des différences phénoty-piques cliniques, la période qui s'écoule avant l'atteinte de certains niveaux d'incapacité et l'âge auquel ces niveaux sont atteints, sont similaires pour les patients présentant une PPMS ou une SPMS. En 1 La présence d'immunoglobulines d'isotype G (IgG) dans le LCR, due à un excès de production d'IgG dans le système nerveux central, peut être révélée par la technique d'iso-électrofocalisation.