Cet article procède à un état des lieux des
peintures murales nationalistes dans la ville de Belfast. Leur
fonction essentielle est d’activer et de pérenniser les processus
d’identification nationale. Les politiques publiques de transformation
des murals n’enrayent que superficiellement ces
dynamiques conflictuelles. Les questionnaires et données quantitatives
soulignent une perception négative – voire un rejet – des peintures
murales plus fréquents au sein des organisations modérées et parmi la
population la plus qualifiée. À l’inverse, les supporters des partis
radicaux appréhendent les murals plus
positivement. Les radicaux des deux communautés ont ainsi une culture
populaire et militante commune – et semble-t-il un respect réciproque
pour ces œuvres – sur lesquels ils essayent parfois de construire des
rapprochements intercommunautaires. Bien plus qu’un instrument de
communication de masse, ces peintures sont des outils de communication
de classe.