Mots-clés. Dolmen, menhir, Néolithique, mobilier funéraire, pratique funéraire. Résumé. Le mégalithisme en France est un phénomène de longue durée, car il couvre près de trois millénaires, et d'une telle complexité que nul ne peut prétendre le résumer en quelques pages. Enrichie ces dernières décennies par de nouvelles recherches de terrain et par des synthèses thématiques ou régionales, l'étude du mégalithisme a vu ses angles d'approche renouvelés. À la lumière de ces travaux, cet article propose de faire table rase d'un certain nombre d'idées reçues, en insistant avant tout sur la complexité des pratiques funéraires et la non-linéarité de l'évolution des architectures mégalithiques. Chaque monument, aujourd'hui ruiné, est le fruit d'un ou plusieurs projets architecturaux, au sens propre du terme. Parallèlement, la mise en oeuvre du chantier suppose une succession d'actes techniques qui méritent également d'être étudiés en détail, un peu à l'image de ce que nos collègues médiévistes nomment « l'archéologie du bâti ». Nous avons souhaité également mettre l'accent sur la nécessité d'aborder le mégalithisme aussi bien sous l'angle des architectures que sous celui des mobiliers funéraires et des restes humains (lorsqu'ils sont conservés), ces trois aspects étant souvent intimement imbriqués. Enfin, le monument mégalithique mérite d'être compris dans son espace, l'espace funéraire au sens large, mais aussi l'espace sépulcral. Dès lors, une multitude d'interrogations et de nombreuses nouvelles pistes de recherche apparaissent. Le mégalithisme n'est pas un sujet désuet mais novateur, pour lequel beaucoup reste à faire.