> Parmi les hémopathies, les leucémies aiguës lymphoblastiques T (LAL-T) représentent 15 à 25 % de l'ensemble des LAL et se caractérisent par un phénotype d'arrêt de maturation à un stade précoce de la différenciation lymphoïde T. Ces affections représen-tent ainsi un groupe hétérogène de leucémies aiguës dont le trait commun est un blocage de la différenciation cellulaire à un stade donné de la maturation thymique [1,2]. Leur pronostic, bien que nettement amélioré grâce aux progrès thérapeutiques récents, reste dans l'ensemble relativement médiocre, les taux de survie avoisinant 50 % à 5 ans chez l'adulte et environ 70 à 80 % chez l'enfant [3]. Dans ce contexte, l'identification de biomarqueurs susceptibles d'être utilisés pour la mise au point de thérapies ciblées représente un enjeu particulièrement important.
Réarrangements V(D)J du TCR et différenciation des thymocytesL'oncogenèse des LAL-T est multigé-nique, avec coexistence de plusieurs dérégulations oncogéniques chez le même patient [4]. Parmi les sousgroupes identifiés, figure l'important groupe TLX marqué par la surexpression des oncogènes TLX1 ou TLX3. Ces gènes se caractérisent par la pré-sence d'une séquence d'ADN particulière, appelée homeobox, qui code pour un domaine protéique conservé ou homéodomaine, de structure hélice-tour-hélice. Cette structure a la propriété de se lier à l'ADN et d'interagir avec des protéines partenaires. Les facteurs de transcription à homéodomaine sont généralement impliqués dans l'organogenèse, la maintenance de l'homéostasie des tissus. Ils participent au contrôle de multiples fonctions cellulaires dont la croissance, la prolifération et l'apoptose [5]