Vers la fin des années 1990, les dirigeants de la GRC et le gouvernement canadien préconisaient les tribunes de justice communautaire (TJC; concertation des familles), parce que celles-ci offraient un processus compatible avec la stratégie nationale en matière de police communautaire. Après un changement d'orientation de cette stratégie, les dirigeants ont retiré leur appui au programme. Au lieu de débattre de l'efficacité du programme, on allègue que sa « montée » et son « déclin » ont été liés à son degré d'harmonisation théorique et procédurale avec les stratégies changeantes de la gouvernance nationale. Cela soulève la question du rôle des tribunes de justice réparatrice dans la gouvernance canadienne. Si un tel programme reste souhaitable, les tribunes composées de multiples agences (police, écoles publiques, protection de l'enfance, immigration, etc.) pourraient bien s'aligner avec la nouvelle structure gouvernementale liée à l'interopérabilité de la sécurité publique. Dans l'article, on envisage aussi une autre possibilité : les tribunes locales non publiques de rétablissement de la paix. Dans la conclusion, on parle des avantages potentiels et des limites de ces possibilités, et on soumet des observations théoriques générales sur le rôle de l'harmonisation lors de l'élaboration de programmes gouvernementaux.