La recherche française contemporaine sur le journalisme suit deux tendances principales : une institutionnalisation sur le modèle des journalism studies aux États-Unis et un usage routinier d’analyses de contenus, peu ajustées aux exigences du métier de sociologue à partir du moment où elles s’autonomisent des méthodes d’enquête principales de la discipline. Dans ce contexte, cet article plaide pour une réinscription des données empiriques produites sur le journalisme dans une sociologie de la production des biens symboliques, et, au-delà, dans une théorie générale du social. Plus spécifiquement, les auteurs proposent un programme de recherche articulé autour d’une cartographie du champ journalistique et de l’analyse de ses relations avec les autres composantes du champ du pouvoir.