Je remercie la maison Gallimard, et en particulier Jean Mattern, pour m'avoir permis de consulter ses dossiers de presse. D'abord perçue en France dans le cadre communautaire juif, la littérature israélienne a conquis à partir des années 1970 son autonomie pour s'airmer comme une littérature nationale à part entière dans les représentations de la critique française (Sapiro, 2002). Initialement restreinte-mis à part Agnon, lauréat du prix Nobel en 1966-, à David Shahar et aux trois représentants de la génération de l'État (Amoz Oz, Yoram Kaniuk, A. B. Yehoshua), l'importation de cette littérature se diversiie, notamment par le nombre d'éditeurs et de traducteurs, dans les années 1980, marquées par la politisation de la réception, surtout avec l'avènement de la première Intifada (moment où l'on traduit Le Vent jaune de David Grossman, avant Voir ci-dessous amour). Cette politisation culmine avec les accords d'Oslo. Certes, la critique respecte l'autonomie de la littérature par rapport aux conditions politiques et n'en attend pas de messages idéologiques, mais elle souligne l'engagement paciiste de leurs auteurs, parfois en l'exagérant (on compare Amos Oz à Sartre, par exemple). Les années 1990 sont marquées par un début de féminisation de la littérature traduite de l'hébreu-sachant que les écrivaines sont généralement moins représentées REVUE DES ÉTUDES HÉBRAÏQUES ET JUIVES Zeruya Shalev-récits des femmes-n° 20