L’évolution des inégalités, au détriment de la main d’oeuvre non qualifiée, est certainement l’une des tendances les plus préoccupantes parmi celles auxquelles ont à faire face les grandes économies occidentales. Néanmoins, cette dégradation ne s’est pas traduite de la même façon dans tous les pays. En effet, dans les pays anglo-saxons, les écarts de revenus se sont accentués tandis que dans les pays de tradition beveridgienne, on parle des inégalités en termes d’accès à l’emploi. L’objet de cet article est, d’une part, de proposer une réflexion sur les causes et les explications de cette évolution défavorable aux catégories les moins formées. D’autre part, dans le cadre d’une comparaison France-Canada, nous allons étudier l’interaction entre les politiques publiques sur le marché du travail et la forme des inégalités présente dans chacun des deux pays. Dans cette perspective, nous comparons les effets de trois régulations publiques, à savoir les allocations chômage, le salaire minimum et l’impôt négatif, sur les performances de l’économie et plus particulièrement sur l’emploi et la formation des salaires.