Contexte : Nombre de patients et de médecins généralistes montrent une réticence à parler du poids en consultation, alors que la pesée est un acte clinique routinier. Une étude a été réalisée afin d’explorer les modalités d’abord du poids en médecine générale et le vécu des patients adultes, quel que soit leur statut pondéral et leur motif de consultation. Méthode : Une méthode mixte a été utilisée reposant sur une observation directe des consultations (avec une grille d’observation) et des entretiens menés en parallèle à l’issue des consultations (avec un guide d’entretien) ; l’analyse descriptive des données d’observation et thématique a été réalisée en double aveugle des entretiens. Résultats : Au total, 187 consultations et 81 entretiens ont été réalisés. En consultation, le poids était majoritairement abordé par le médecin, selon trois approches : discussion seule, discussion et pesée, pesée seule. La demande de pesée était parfois ressentie comme trop directive, et donc mal vécue par les patients, tandis que la discussion provoquait une réflexion sur un possible changement de comportement. Lors des entretiens, la majorité des patients déclaraient avoir bien vécu la manière dont le poids était abordé, quel que soit ce dernier, grâce à la relation de confiance les liant à leur médecin ou au contexte de la consultation. Deux patientes l’avaient mal vécu, alors que leur indice de masse corporelle (IMC) était considéré comme normal. Le caractère intime de la perception du poids était souligné. Pour le patient, l’œil était invoqué comme l’outil de mesure du poids, dont le médecin pouvait percevoir les variations. Conclusion : La confrontation de ces résultats exploratoires a permis l’émergence d’hypothèses, et questionne le rôle de la balance en consultation.