Le paludisme d’importation est une affection de plus en plus fréquente en zone non endémique. Les formes graves représentent 10 % des cas de paludisme à Plasmodium falciparum. Au Maroc, plus de 50 cas de paludisme sont enregistrés chaque année dont 83 % à P. falciparum. Ont été inclus dans l’étude tous les patients ayant développé un paludisme grave, admis au service de réanimation durant la période comprise entre le 1er Novembre 2009 et le 31 décembre 2015. Les principales données épidémiologiques, les motifs d’admission, la prise en charge et l’évolution ont été étudiés. Treize patients sont retenus. L’âge moyen est de 31 ans. Tous les patients ont séjourné en afrique subsaharienne et étaient non-immuns. La chimioprophylaxie était adéquate dans 33% des cas. Le délai moyen entre le début des symptômes et l’instauration du traitement était de six jours. La parasitémie moyenne initiale était de 12 %. Les motifs d’admission en réanimation étaient un coma (15%), une convulsion (07%), une détresse respiratoire (07%), une prostration (07%), une insuffisance rénale (07%), un choc associé à un ictère et une acidose (07%) et enfin une insuffisance rénale conjuguée à un coma (07%). Tous les patients ont reçu un traitement par la quinine intraveineuse avec une dose de charge dans 100 % des cas. Le taux de mortalité était de 23 %. Les causes du décès étaient dues à la défaillance multi viscérale et au syndrome de détresse respiratoire aigu. La mortalité des formes graves du paludisme reste élevée. L’adéquation de la chimioprophylaxie associée à la précocité du diagnostic et du traitement permettrait d’améliorer significativement le pronostic de cette parasitose.