Ce texte porte sur la migration pour études chez les cégépiens québécois. Il veut cerner le rôle que jouent la famille et le milieu d’origine tout au long du processus migratoire marqué par une quadruple adaptation : à un nouveau régime scolaire, à la vie hors du foyer parental, à la vie urbaine et à un réseau social en mouvance. Pour ces jeunes confrontés à de nouveaux défis d’adaptation caractérisés par un désir évident d’autonomie, la famille et la région d’origine demeurent un lieu d’ancrage exerçant un rôle d’une importance incontestable. Pour bien comprendre le phénomène, il est nécessaire de cerner le parcours migratoire de ces jeunes en s’attardant, plus particulièrement, à la transformation de leur réseau social ainsi qu’à l’articulation des rapports entre leur région d’origine et leur territoire d’accueil. On constate alors que la mobilité est partie intégrante du rythme de vie des jeunes migrants pour études. Pour eux, cette mobilité s’inscrit dans un processus de socialisation, voire un rite de passage à la vie d’adulte au moment d’entreprendre des études supérieures. La rupture spatiale avec leur famille et leur milieu d’origine les confrontent aux préoccupations et responsabilités de la vie d’adulte, et donc au développement de l’autonomie. Force est de constater que leur identification et leur attachement aux territoires, bien qu’ils auront des effets permanents sur leur vie, ne sont pas définitifs, ce qui les amène à développer des ancrages socioaffectifs multiples, temporaires et labiles.This text concerns Quebec Cégep students who migrate for study purposes. Its aim is to determine the role played by the migrant's family and original environment throughout this migration process, involving as it does a fourfold adaptation to a new educational system, life away from the family home, city life, and a constantly changing social network. For these young people, who face new adaptive challenges, underlined by an obvious desire for independence, their family and original environment continue to be indisputably important anchorage points. To fully understand this phenomenon, one needs to determine the migratory path trodden by these young people, paying particular attention to the transformation of their social network and to the structuring of the relationship between their original environment and their host territory. One then realizes that mobility is an integral element in the lifestyle of these young student migrants. They see such mobility as part of a socialization process, as a rite of passage to adulthood, initiated when they move into higher education. The loss of spatial cohesion with their family and their original environment, confronts them with the concerns and responsibilities of adult life, and thus of autonomous development. One has no choice then but to realize that their identification and attachment to their host territories, even though they will permanently affect their lives, are not absolute and, therefore, these student migrants will develop a range of socio-affective, tempor...