RésuméCette étude interroge les méthodes expérimentales traditionnellement utilisées en phonétique pour étudier la perception des attitudes/émotions par la voix. Nous avons voulu étudier l'effet des stéréotypes de genre et de race sur la perception, à travers un protocole basé sur les techniques d'amorçage et du locuteur masqué. Nous avons ainsi testé l'approbation de phrases évaluatives appariées à de courts extraits sonores par deux groupes indépendants de 55 personnes chacun. Chaque phrase contenait un prénom féminin ou masculin, français ou maghrébin pour amorcer les catégories identitaires « femme », « homme », « Français de souche », «d'origine arabe». Les résultats obtenus ne sont pas toujours conformes à ceux des études antérieures menées surtout aux Etats-Unis et laissent penser que les réactions des auditrices/eurs face aux stéréotypes de genre sont moins réfléchies que les réactions face aux stéréotypes raciaux. Les conclusions incitent à mieux prendre en compte l'interaction entre chercheurs et enquêtés lors d'expériences perceptives, et à interpréter avec plus de prudence les résultats produits par des méthodes expérimentales purement quantitatives.Mots clés : sociophonétique, perception, méthodes quantitatives, méthodes mixtes, stéréotypes de genre, stéréotypes de race, études françaises.
AbstractThis study questions the validity of experimental methods traditionally used in phonetics. We wanted to investigate the influence of gender and race stereotypes on the perception of attitudes and emotions through voice. Thus we used a method combining priming and matched guise technique to test how two independent groups of 55 subjects responded to evaluative sentences that were presented while they listened to short sound excerpts. Each sentence contained a feminine or masculine, french or maghrebian first