À Makili, sur lʼîle d’Atauro (Timor-Est), la légitimité des clans à occuper leurs territoires est ancrée dans des récits de fondation qui relatent des métamorphoses et des déplacements à travers la région. Ces récits d’origine, encore aujourd’hui, conditionnent l’accès aux ressources locales (eau, terres cultivables, bambous, produits de la mer, etc.) et servent de preuve d’autochtonie. Le territoire est également structuré par des alliances matrimoniales, selon une dynamique double. D’une part, une dynamique externe : les mariages sont interdits au sein d’un même clan, sans qu’il existe de règle préférentielle entre clans. D’autre part, une dynamique interne : la formation et la subdivision des clans et de leurs maisons coutumières dépendent de l’échange de biens (belis) lors des alliances. Ces échanges permettent de régler des dettes envers les ancêtres et entre les clans, au fil des générations. Cette institution de l’échange, marquée par une compétition entre clans, assure la stabilité politique et la souveraineté territoriale.