Dans le cadre d’une analyse de la croissance des activités en immigration et en intégration de tous les gouvernements provinciaux depuis le début des années 1990, cet article propose une revitalisation de la notion de « construction provinciale ». En prenant comme point de départ les critiques de Robert A. Young, Philippe Faucher et André Blais (1984), il y est suggéré de repositionner la construction provinciale en tant que mécanisme social. Par le biais de cette approche mécanistique et suivant l’observation du mécanisme dans dix cas, il est avancé que le mécanisme de construction provinciale opère par le biais de trois composantes à l’échelle d’une province – l’activation, la consensualisation et l’institutionnalisation – et produit des effets variables, en fonction du contexte dans lequel il est enclenché. Le potentiel heuristique de cette approche est illustré en retraçant comment un mécanisme de construction provinciale centré sur l’immigration s’est mis en mouvement au Manitoba à partir des années 1990.As part of an analysis of the growth of the activities of the ten provincial governments in the domains of immigration and integration since the 1990s, this paper proposes a revitalization of the concept of “province building.” Taking as its starting point the criticisms of Robert A. Young, Philippe Faucher, and André Blais (1984), it is suggested to reposition province building as a social mechanism. Through this mechanistic approach and building on ten case studies, it proposes that the mechanism of province building operates via three components: activation, consensus building, and institutionalization. Despite these similarities in operation, the mechanism of province building produces variegated effects, depending on the context in which it is engaged. The heuristic potential of this approach is illustrated by tracing how a mechanism of province building centered on immigration has operated in Manitoba since the 1990s