Cet article compare les deux expériences de politique de relance qu'a connues la France depuis dix ans. Des prestations sociales exceptionnelles, de grands projets publics et industriels, des aides aux entreprises limitées dans le temps caractérisent la relance du gouvernement Chirac en 1975, tandis que des créations massives d'emplois publics, de fortes augmentations des prestations sociales et du SMIC, des transferts durables aux entreprises nationalisées marquent la relance du gouvernement Mauroy en 1981-1982. Estimée par les coûts ex-ante des mesures l'ampleur de la relance de 1975 apparaît légèrement plus forte que celle de la gauche : 2,3 points du PIB de 1975, au lieu de 1,7 point du PIB de 1981. Mais alors que les nouvelles dépenses engagées en 1975 avaient un caractère ponctuel et conjoncturel, celles de 1981-1982, étant beaucoup plus structurelles, ne pouvaient qu'être difficilement remises en cause par la suite. Les politiques budgétaire et monétaire expansives mises en œuvre en 1975 dans de nombreux pays ont, en donnant un caractère procyclique à la relance de 1975, permis d'alléger alors la contrainte extérieure. En 1982 la politique économique de la France s'est au contraire heurtée à celle de ses partenaires.