Pour penser la relation entre écrit et oral, la didactique s'appuie sur les analyses de la linguistique. J. Wüest (2009) fait remonter aux travaux de A. Mioni, s'appuyant sur ceux de M. Gregory dans les années 1960, la notion de variation diamésique qui oppose deux médias : l'oral et l'écrit. À partir de là, les théories des linguistes tâchent de faire tenir ensemble une distinction écrit/parlé et un continuum communicatif. Ainsi M.-J. Béguelin (1998), qui fait le point sur le brouillage des différences entre oral et écrit, conclut : L'oral et l'écrit articulent différemment le discours, mobilisent des opérations cognitives en partie spécifiques et tendent l'un comme l'autre à sélectionner des formes linguistiques particulières. […] Cependant au vu des données empiriques, l'oral et l'écrit ne relèvent pas de deux descriptions grammaticales distinctes. (Béguelin, 1998 : 249) L'exposé oral à l'université en Chine : oralité et littératie universitaires ... Pratiques, 183-184 | 2019 10 Cependant J. Goody & I. Watt (1963) se retrouvent aussi dans les analyses de M. Granet (1920 ; 1968 [1934]). L'écriture des sinogrammes, écrit M. Granet, est « un instrument qui n'aide pour ainsi dire pas (l)a pensée à sortir du domaine de la sensation, qui la contraint à procéder uniquement par intuitions ». Cette interprétation prolonge la représentation des philosophes européens du XVIII e siècle considérant la langue chinoise, du fait des caractéristiques de son écriture, comme incapable de stimuler la réflexion philosophique (Roetz, 2005). Une polarité Orient-Occident se dessine. J. Goody L'exposé oral à l'université en Chine : oralité et littératie universitaires ...