D’autre part, plusieurs angles de vue, et surtout pas un seul, s’ouvrent sur les mêmes situations. Différentes modalités de réflexivité ou perspectives critiques sont enseignées pour comprendre les personnes à accompagner et ne pas leur imposer un dogme posé comme seule vérité ou raisonnement possible : la pratique réflexive, la conscientisation, la critique sociale, la pensée critique dialogique et la délibération éthique (Motoi, 2014, 2016, 2020). Le rôle critique de chacune se complexifie en s’approfondissant par la continuation de l’une dans l’autre. Dans ce sens, ces perspectives rendent visibles « la contradiction ample entre rectitude politique et pensée critique », et « la tension forte entre liberté de pensée [et de conscience] et justice administré » (Motoi, 2014, p. 8). Elles s’appuient sur deux cheminements de la pensée qui participent à la construction du rapport direct de l’étudiant au savoir : le cheminement d’une pensée naïve à une pensée réflexive et celui d’une pensée réflexive à une pensée critique dialogique. Ce qui en découle, « n’est pas un produit ou un résultat, mais un processus » (Daniel, dans Kpazaï, 2015, p. 49) d’une pensée réflexive qui cherche à saisir son contexte d’émergence sociohistorique et à se développer comme pensée critique dialogique qui est intersubjective. Ce qui lie les individus cognitivement, mais aussi socialement. Ce qui est aussi posé comme une responsabilité citoyenne partagée en travail social.