“…Elles ont pour vocation, selon les auditeurs, de servir de fond sonore dans le cadre, par exemple, de pratiques professionnelles : « C'est le genre de musique que j'aime écouter parce que... notamment il y a très peu de paroles... Avec l'université, j'ai comme appris à essayer de trouver de la musique que je pouvais écouter... parce que c'est ça, j'suis incapable de faire de l'écriture ou quoi que ce soit... et puis je suis en science politique ce qui fait que j'ai pas le choix d'écrire beaucoup... ce qui fait que j'ai commencé à écouter beaucoup de lo-fi... beaucoup de la rythmique en tant que telle qui me garde éveillée, et puis très peu de parole pour rester concentrée… » (R-L-0507-1, femme, 22 ans, étudiante) L'argument convoqué met en place une dichotomie entre, d'une part, les activités professionnelles et la capacité de concentration nécessaire pour les mener et, d'autre part, une musique québécoise qui nécessiterait une attention plus particulière portée sur les paroles. La musique francophone serait, au-delà de ses qualités musicales, intrinsèquement liée à sa langue de composition textuelle et d'interprétation (Spanu, 2019). Ainsi, et ce malgré la multiplicité d'activités et de goûts existants chez les enquêtés, il apparaît explicitement que les playlists de musiques francophones (québécoises) ne correspondent pas à ces activités, car captant trop l'attention.…”