Les imaginaires écologiques des ruines romantiques et postapocalyptiques :représenter le sauvage et la pollution contre l'artificialisation moderne.In Marianne Celka et Bertrand Vidal (dirs.) Sociétés. Revue des sciences humaines et sociales n°148 Penser les humanités environnementales, De Boeck Supérieur, 2020, p. 103-113.
RésuméLes représentations romantiques puis post-apocalyptiques des ruines sont des objets privilégiés pour les humanités environnementales dans la mesure où ce sont des mises en scène de l'ambiguïté du rapport de la modernité à la nature. Produites au coeur de la modernité dominée par la tentative d'artificialisé le monde, ces oeuvres rendent présentes d'autres mondes dominés par des non-humains que sont le climat, la géologie, les végétaux et les animaux. Formellement, les oeuvres les présentent dans des espace-temps situés avant et après la modernité. Cependant, elles sont exposées aujourd'hui. Cette confrontation rend perceptible l'idée d'un conflit où la nature et la culture cherchent à se gouverner l'une l'autre. La mise en regard des représentations romantiques et postapocalyptiques amène à considérer qu'il se joue en fait entre trois instances : à l'artificiel culturel et au sauvage naturel, il faut ajouter une autre réalité non-artificielle. Elle peut être désignée comme pollution. Elle s'oppose à l'artificiel sans être une forme de nature sauvage : elle est le résultat d'une dialectique entre le sauvage et l'artificiel sans se réduire à une composition des deux. Il faut faire place à cet hybride dans notre manière d'envisager l'écologie.