Résumé Avant d’être un enjeu narratif, le temps est un enjeu politique pour les catholiques intransigeants et les contre-révolutionnaires. Dans la seconde moitié du XIX e siècle, le vecteur du roman – par ailleurs violemment condamné quand il est écrit pour le seul plaisir de ses lecteurs, apparaît pour l’Église comme un outil de propagande idéal. Il permet en effet de précipiter ensemble ces deux problématiques : la gestion des temps sociaux, notamment celui dédié aux loisirs, et la maîtrise du discours historique et de ses enjeux contemporains dont certains « bons » romans, approuvés par l’Église, entendent traiter. Le combat politique, pour les défenseurs de la foi chrétienne, devient aussi une lutte pour le temps, ses usages et leur contrôle.