Résumé
La prévention psychosociale est souvent une notion galvaudée et abordée avec une familiarité trompeuse. Plusieurs facteurs peuvent expliquer en partie ce mauvais usage : réactions confuses au modèle médical, association inopportune des termes "préventif" et "communautaire", distinction plus ou moins claire entre trois niveaux de prévention, malentendu autour du concept de facteur de risque et définition trop générale du concept de promotion. Une des spécificités du fait psychopathologique est qu'il se prête mal à une dichotomie "avant /après" l'apparition des symptômes. C'est pourquoi le champ préventif devrait identifier ses cibles en fonction de facteurs étiologiques plutôt que symptomatologiques. Ainsi, pour nous, la véritable prévention ne devrait comprendre que des interventions proactives destinées, soit à la neutralisation d'influences pathogènes, soit à la promotion de compétences susceptibles de rendre la population plus robuste.