La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est la maladie du motoneurone de l'adulte la plus répandue avec entre 1 et 3 nouveaux cas par an pour 100 000 personnes dans le monde. À ce titre, elle est la maladie neurodégénérative la plus fréquente après les maladies d'Alzheimer et de Parkinson. La SLA se manifeste par une paralysie progressive qui touche les muscles des membres (formes spinales) ou de la face (formes bulbaires). Le motoneurone inférieur, qui innerve les muscles squelettiques, dégénère et le motoneurone supérieur corticospinal est lui aussi affecté. La plupart des patients décèdent en 2 à 5 ans après le diagnostic, mais la maladie est très hétérogène tant dans sa durée que dans sa présentation clinique. Les options thé-rapeutiques sont quasi inexistantes. Ainsi, le riluzole 1 reste à ce jour la seule molécule dont l'efficacité est prouvée, mais il n'augmente la survie des patients que de quelques mois. La SLA se présente sous une forme familiale dans 20 % des cas, le plus souvent de transmission autosomique dominante, ou sous une forme sporadique car non associée à une histoire familiale connue. Il convient de noter que les formes familiales et sporadiques ne se distinguent pas sur le plan clinique. Au sein d'une même famille affectée, la présentation clinique de la maladie est hétérogène, ce qui souligne l'importance du contexte environnemental et suggère l'existence de gènes modulateurs de la pathologie. Plusieurs gènes, dont ceux codant pour l'angiogénine et la senataxine, et les gènes vapb (VAMP/synaptobrevin-associated membrane protein B) ou, plus récemment, tdp43 (TAR DNA-binding protein 43), ont été associés à des formes familiales, mais les mécanismes qui expliquent la dégénérescence sélective des motoneurones dans ces cas particuliers de SLA ne sont pas encore résolus [1,2]. À l'inverse, le premier gène dont des mutations ont été liées à la SLA, le gène sod1, a, en revanche, été largement étudié. L'objectif de cette revue est de résumer les données les plus récentes concernant les 1 Riluzole : agit en bloquant les canaux sodiques dépendant du voltage et en diminuant ainsi la libération présynaptique du glutamate.> La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est la maladie du motoneurone de l'adulte la plus fréquente. Une partie des cas de SLA est liée à des mutations du gène codant la superoxyde dismutase à cuivre/zinc (SOD1) et l'analyse phénotypique de souris transgéniques exprimant des formes mutées de SOD1 (SOD1m) a permis de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques entraînant la mort du motoneurone. En revanche, l'extrapolation des résultats obtenus avec ces souris transgéniques s'est révélée décevante lors de plusieurs essais cliniques. Dans cette synthèse, nous résumons les principales données de la littérature concernant les mécanismes physiopathologiques à l'oeuvre chez les souris SOD1m. En particulier, nous montrons comment en quelques années, les recherches ont mis en évidence que la degénérescence du motoneurone a lieu de façon rétrograde, via une déstabilisation initiale...