Lorsque les nouveaux ruraux rencontrent les résidents de longue date, surviennent des défis de cohabitation. D'une part, les premiers doivent « faire leur place » dans des milieux déjà habités, d'autre part, l'espace social des seconds est remodelé par l'arrivée des premiers. Dans ce contexte, cet article s'interroge sur la rencontre d'individus nouvellement installés avec les populations plus anciennes. Son matériel empirique consiste en des entrevues menées auprès de ces deux groupes dans deux municipalités régionales de comté (MRC) contrastées au Québec : Brome-Missisquoi et Arthabaska. La méthode d'analyse est qualitative et l'approche est axée sur les représentations des populations rurales nouvelles et anciennes quant à ce qui les éloigne ou les rapproche l'une de l'autre. La contribution de l'article réside dans son analogie à la métaphore théâtrale de Goffman, en insistant toutefois sur le milieu géographique modulant la rencontre. Il en ressort que cette dernière est généralement timide, les rapports entre les nouveaux ruraux et les résidents de longue étant souvent superficiels et réservés à l'espace public.Mots clés : Migrations ville-campagne, néo-ruraux, ruraux de longue date, espace social, QuébecFinding one's place in someone else's place: The tentative encounter between newcomers and long-time residents in rural Quebec When newcomers to rural areas encounter the long-time residents, they may face cohabitation challenges. On one hand, the first group tries to "feel at home" in the existing community, while on the other, the social space of the second group is remodelled by the arrival of the newcomers. This article seeks to describe the encounter between newly arrived individuals and the long-time rural population. The empirical data were collected by means of interviews with these two groups, in two contrasted regional county municipalities (RCM) of Quebec: Brome-Missisquoi and Arthabaska. The qualitative analysis focuses on the representations-made by both populations-on what unites or separates them. Applying an analogy of Goffman's theatrical metaphor, this article highlights how the encounter varies according to the geographical context in which it occurs. The encounter is found to be generally tentative in nature, and relationships between newcomers and long-term residents often remain superficial and limited to the public space.