Contexte : Les étudiants en médecine de deuxième cycle sont particulièrement exposés aux risques psychosociaux et d’épuisement professionnel. La prise de conscience de ces risques est une étape nécessaire pour pouvoir bénéficier de mesures de prévention. Objectifs : Explorer les perceptions et représentations des étudiants en médecine concernant les risques psychosociaux auxquels ils sont exposés ; en dégager des enjeux didactiques et pédagogiques. Méthodes : Étude qualitative menée à l’Université de Toulouse (France) par entretiens semi-dirigés auprès des étudiants en médecine, jusqu’à la saturation des données. L’analyse des données a été réalisée selon la méthode de la théorisation ancrée, avec la triangulation des chercheurs. Résultats : Treize entretiens ont été réalisés. Les risques psychosociaux étaient retrouvés à travers l’expression des difficultés vécues mais la notion de risque y était peu rattachée. Le sentiment de non-légitimité, le poids de la hiérarchie, le dogme du médecin infaillible, le tabou des difficultés avec la neutralisation des émotions formaient un huis clos psychique contraignant la réflexion vers l’analyse des risques. L’origine de ce huis clos semblait être le curriculum caché des études de médecine. L’éclairage du curriculum caché, en interaction avec le développement d’une pratique réflexive et des enseignements de sciences humaines, pourrait favoriser l’analyse des risques mais également participer au développement du professionnalisme des étudiants. L’intégration de ces notions dans les enseignements et dans le quotidien des stages pourrait être encouragée. Conclusion : Amener les étudiants, et leurs formateurs, vers la reconnaissance et la légitimation des difficultés présentes dans les études de médecine s’inscrit dans une démarche de promotion du bien-être et de renforcement des compétences cliniques et humaines des étudiants.