La stabilité des résultats faibles des élèves en mathématiques préoccupe depuis bon nombre d’années les systèmes éducatifs à travers le monde. Si les pratiques pédagogiques enseignantes sont pointées comme un facteur déterminant de l’engagement des élèves et de la qualité de leurs apprentissages, elles ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. Beaucoup de travaux ont montré que ces pratiques sont fortement colorées tant par les croyances épistémologiques que par les croyances relatives à l’enseignement et à l’apprentissage des disciplines.
À
ce sujet, si certaines recherches rapportent une influence péremptoire des croyances sur les pratiques enseignantes, d’autres présentent des résultats plus modérés en soulignant, par exemple, la perméabilité des croyances à la formation initiale. S’appuyant sur les résultats d’une étude quantitative ayant identifié trois profils de croyances (pro-traditionnel, anti-traditionnel, flexible) chez 190 futurs enseignants de mathématiques au secondaire, en dernière année de formation, cette contribution vise à éclairer qualitativement l’articulation entre les croyances et les pratiques pédagogiques de onze d’entre eux. L’analyse des entretiens fait ressortir la nature conciliable des conceptions transmissives et constructivistes de l’enseignement-apprentissage. En outre, la présence de pratiques pédagogiques similaires, soutenues en formation, au sein de profils aux croyances contrastées plaide en faveur d’une non-linéarité croyances-pratiques.