Cet article interroge les logiques et les conditions du renouvellement d’un collectif syndical dans un hôpital psychiatrique public. Alors que les cadres syndicaux sont dans leur majorité vieillissants, ils doivent s’assurer de la continuité militante. Ce défi est d’autant plus difficile que les nouveaux syndiqués sont moins enclins à s’approprier les pratiques agonistiques et politisées valorisées localement, préférant fonder leur engagement sur les enjeux immédiats du travail dans un contexte de rationalisation des effectifs et des moyens. Finalement, l’article montre comment les effets des restructurations hospitalières se conjuguent à des socialisations politiques et militantes différenciées pour conduire à des décalages au sein du collectif quant aux finalités de l’engagement syndical. Face à ces difficultés, les dirigeants du syndicat envisagent la mise en débat des évolutions du travail et la défense d’une psychiatrie « humaine » comme moyens d’attirer les personnels et de dynamiser l’action syndicale.