RésuméL’analyse du transport de la charge de fond de plusieurs rivières du massif ardennais (Belgique) par différentes techniques de marquage de galets (peinture, charge métallique, émetteurs radio) a permis d’identifier le débit critique où débute le charriage. Pour les rivières les plus importantes (plus de 500 km2), la mise en mouvement se produit à des débits légèrement inférieurs au débit à plein bord (0,7 à 1 Qb), débits qui se présentent en moyenne 5 à 11 jours par an. Pour les rivières de taille intermédiaire (entre 100 et 500 km2), le charriage débute à un débit avoisinant 0,5 fois le débit à plein bord, avec une récurrence de 0,3 an et une durée variant entre 8 et 12 jours par an. Pour les rivières de dimension modeste (moins de 100 km2), la mise en mouvement se produit à des débits compris entre 0,5 et 0,8 Qb, mais leur récurrence est relativement faible et le charriage peut se produire jusqu’à 20 jours par an. Par ailleurs, le transport solide a été évalué à l’aide de pièges à sédiments dans les rivières de petite dimension (moins de 10 km2) ; il est relativement peu important dans les bassins forestiers (0,5 t/km2/an), en raison de la multiplication des embâcles végétaux qui accroissent la rugosité du lit. Pour les rivières plus importantes, le transport solide a été estimé entre 0,4 et 2,5 t/km2/an grâce à l’analyse des quantités curées systématiquement aux mêmes sites et à la réalisation de levés topographiques de contrôle. Nous avons ensuite analysé l’évolution des quantités charriées en fonction de la puissance spécifique à plein bord développée par ces rivières. La relation établie sur la base de ces données a permis de mettre en évidence le déficit en sédiments de certaines rivières ainsi que plusieurs facteurs influençant le charriage.