R�ponses post-traumatiques et dissociation en oncologie

Abstract

Depuis quelques années, l'étude de la prévalence du syndrome de stress post-traumatique chez des patients atteints de cancer rencontre un intérêt croissant. Ce trouble psychiatrique, responsable d'une souffrance émotionnelle significative et de perturbations du fonctionnement psychosocial, semble pourtant encore largement ignoré dans la pratique clinique. Or, il existe de nombreux arguments qui suggèrent un rôle central de processus post-traumatiques dans l'adaptation faisant suite au diagnostic, aux traitements et à l'évolution du cancer. Une telle révision des concepts fondamentaux pourrait avoir des conséquences majeures non seulement sur notre compréhension de l'adaptation psychologique au cancer, mais aussi sur les modalités d'interventions thérapeutiques les plus appropriées dans ce contexte très spécifique et, dès lors, sur la qualité de vie des malades et de leur entourage. Dans cet article, nous nous attelerons principalement à démontrer la présence de manifestations « subsyndromales » de stress post-traumatique chez des patients cancéreux et nous accorderons une place importante aux symptômes dissociatifs éventuellement pré-sents dans cette population de malades. Des hypothèses seront formulées quant aux liens potentiels qui unissent diagnostic de cancer, dissociation et tableaux cliniques posttraumatiques. En particulier, l'idée classique selon laquelle la dissociation aiguë constituerait un mécanisme adaptatif est remise en question et une conceptualisation alternative propose de comprendre ce tableau comme le résultat d'une altération brutale des réseaux de mémoire autobiographique. Enfin, la littérature relative au traitement psychologique du syndrome de stress post-traumatique se trouve, elle aussi, confrontée à d'importantes difficultés dans la démonstration de l'efficacité des modèles actuels. Cette observation ne peut manquer de soulever de multiples questions quant à l'adé-quation des concepts fondateurs à l'origine de ces modèles. Nous évoquerons à cet égard les éléments qui plaident pour une prééminence des processus émotionnels dans la genèse des réponses psychologiques observées. Abstract:The study of the frequency of post-traumatic stress syndromes in patients with cancer has received growing interest in the last years. However, this psychiatric disorder which induces significant emotional suffering and psychosocial functioning disturbances remains widely overlooked in clinical practice. Nevertheless, many arguments actually support the critical role of a post-traumatic phenomenology in the psychological adjustment process which takes place in response to the diagnosis, treatment and evolution of cancer. Integrating this new conceptual framework might have significant consequences not only for our understanding of adjustment to cancer but also for the development and selection of the most appropriate therapeutic intervention strategies and, therefore, on the quality of life for patients and their close relations.In the following discussion, we primarily attempt to demonstrate the existence...

Quel sens peut prendre la survenue d’un cancer quand on est adolescent ?

“…Certains soutiennent l'idée que, dans ce contexte, les manifestations dépressives ne surviennent presque jamais isolément, mais en association avec des symptômes de stress post-traumatique [11].…”

L'annonce de la mort

“…L'état de choc à l'origine de l'effroi ressenti, dure en général quelques heures, il peut se transformer en un état dissociatif permettant au sujet d'échapper encore aux affects dépressifs (Ronson, 2005). Il se prolonge ensuite par un sentiment de vide.…”

Training for psychologists and psychiatrists in psycho-oncology. Beyond objective skills, a holistic approach of the subjectivity of patients/care-givers

“…Là encore, le fatalisme qui colorait de sombre la fin de vie des malades du cancer s'est considérablement teinté d'espoir, l'avènement d'une prise en charge antalgique a permis aux patients de relever la tête et de parler à leurs proches. Les problé-matiques, apparentes désormais, sont devenues largement émotion-nelles et affectives : révélation diagnostique traumatogène [26], déni de la maladie, angoisse de mort, dépression réactionnelle aux effets des traitements, crise existentielle, refus de communication familiale. La cancérologie s'est subitement découverte une vocation pour la psychologie et la psychopathologie !…”