Le recours à la géophysique sur les tracés linéaires n’est pas récent. Les enjeux propres à ce type d’aménagement, notamment lors du diagnostic archéologique, ont conduit, à plusieurs reprises, à expérimenter ce type d’approche non destructive avec plus ou moins de succès. La mise en perspective des expériences ayant eu lieu sur des tracés linéaires et plus particulièrement lors du projet canal Seine-Nord Europe (projet CSNE) permet d’exposer les conditions de mise en œuvre permettant d’obtenir les résultats les plus probants. Elle montre notamment que la place de la géophysique lors du diagnostic doit être considérée avec attention et se limiter à certains cas bien spécifiques. Le questionnement géophysique nécessite en effet des a priori forts sur l’objet recherché, or c’est souvent ce qui fait défaut lors de la phase de diagnostic, rendant ainsi l’étude géophysique souvent peu pertinente en regard du coût engagé. Il en est tout autrement lors de la phase de fouille où les connaissances acquises sur les sols et les entités archéologiques rencontrés permettent d’affiner les questions posées à la géophysique. L’utilisation de cet outil prend dès lors tout son sens et peut, de ce fait, s’intégrer de manière efficiente dans l’étude archéologique.