La recherche sur la Grèce ancienne s’est peu préoccupée de l’artisanat du fer et de ses procédés de production. Même si plusieurs études pionnières ont été réalisées, aussi bien sur les textes que sur des données archéologiques limitées, tout reste pratiquement à faire. Si les objets en fer apparaissent dans l’Égée dès le II e millénaire, les débuts de la métallurgie du fer posent de nombreuses questions, tant pour leur date que pour les conditions matérielles et culturelles de son évolution. De nombreuses régions de Grèce sont riches en matières premières mais les vestiges archéométallurgiques montrent pour l’instant deux grandes zones pionnières : d’une part le nord de l’Égée, surtout Thasos, et, d’autre part, le Péloponnèse (Laconie, Argolide etc.). Le rôle majeur du fer laconien semble confirmé par l’archéométallurgie, tandis que la question des échanges de matières premières reste cruciale. Nous espérons qu’un premier tableau, à partir des éléments connus par les travaux en cours, pourra stimuler le développement de nouvelles recherches.
Les activités liées au travail du fer sont généralement bien appréhendées lorsque les ateliers qui leurs sont dédiés atteignent une taille importante. Cependant, lorsque les zones de forge sont de taille plus modeste, des difficultés évidentes de détection et par conséquent de caractérisation sont présentes. Dans le cadre du projet du canal Seine-Nord Europe, une approche alliant étude géophysique et étude paléométallurgique a pu être mise en œuvre afin de détecter et caractériser ces zones de traitement du fer qui, pour la plupart, n’ont laissé que très peu de traces archéologiques. Le plus souvent, les seuls indices encore en place sont les micro-déchets issus du travail de martelage et plus particulièrement les battitures qui, lorsque leur concentration est faible, constituent des vestiges matériels particulièrement délicats à observer à l’œil nu mais très facilement identifiables par les moyens géophysiques. Une telle démarche a permis de repérer trois secteurs de forge que les observations de terrain ne permettaient pas, à elles seules, d’identifier en tant que tels. À partir de cette première détection réalisée par la mesure de la susceptibilité magnétique après décapage des horizons superficiels, une cartographie précise des zones anormales a été entreprise permettant d’établir un protocole de fouille adapté à ces entités archéologiques, d’optimiser l’étude paléométallurgique et ainsi de tirer le maximum d’informations sur ces forges de taille modeste généralement dédiées à l’entretien et la réparation d’outil.
Les recherches métallurgiques du premier Moyen âge pour la région Île-de-France et la découverte de minerai francilien nous ont poussé à réaliser une expérimentation de production de fer brut par le procédé direct. Cette expérimentation a eu lieu en décembre 2008 sur le site du château d’Orville à Louvres (Val-d’Oise).
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