Il est clairement établi que le scanner contribue à plus de 50 % des doses aux patients (Dreuil et Etard 2017 ;IRSN 2020a). L'examen scanner est en soi un examen « dosant » largement utilisé du fait de sa contribution décisive au diagnostic rapide des maladies, au bilan d'extension des cancers, à l'orientation de la stratégie thérapeutique, au suivi des maladies et à l'efficacité des traitements et au traitement lui-même. Même si la mise en oeuvre des niveaux de référence diagnostiques contribue efficacement à l'optimisation des protocoles (IRSN, 2020b), le nombre des examens scanographiques continue de croître globalement dans le monde et le risque correspondant aussi.Radioprotection a récemment publié des articles traitant de sujets variés liés à l'utilisation du scanner. Par exemple, Asgari et al. ont évalué en Iran les risques de développer des leucémies et cancers du cerveau liés à la réalisation non justifiée de scanners cérébraux (Asgari et al., 2021). La dose à l'organe exposé en scanographie peut être correctement estimée par méthode Monte Carlo (Adrien et al., 2020). La dose scanner reçue par les enfants exposés peut être optimisée en suivant quelques principes pratiques de base (Malchair et Maccia, 2020). Les doses de rayonnements délivrées aux patients pendant les vertébroplasties percutanées peuvent être réduites de façon significative en utilisant un système de navigation assistée par ordinateur (Teriitehau et al., 2020). Les connaissances des manipulateurs de radiologie au sujet des doses délivrées aux patients ont été étudiées en Arabie Saoudite dans le cadre de la radioprotection (Aldhafeeri, 2020).De nouvelles préoccupations majeures au sujet des doses liées à l'utilisation du scanner sont apparues dans deux revues internationales récentes. Une revue « EuroSafe » de la Société Européenne de Radiologie indique que les doses efficaces cumulées, du fait de la répétition d'examens scanner, peut excéder 100 mSv chez un nombre de patients faible mais significatif : 0,5 % (0-2,72) (Frija et al., 2021), la plupart d'entre eux étant atteints de cancer.Encore plus frappants sont les résultats d'une vaste étude rétrospective sur les doses scanner reçues en une seule journée. Cette étude a été menée dans 279 hôpitaux de janvier 2015 à décembre 2019 (Rehani et al., 2021). Cette enquête ayant porté sur 3,9 millions de patient-jour s'est intéressée aux protocoles scanner délivrant des doses efficaces ≥ 50 mSv en une seule journée : 9,4 % avaient subi plus d'un scanner, 0,03 % ayant reçu une dose ≥ 100 mSv et 0,8 % une dose ≥ 50 mSv, 1/3 des patients étant âgés de moins de 50 ans. Les protocoles d'imagerie scanner conduisant à une dose ≥ 50 mSv en un seul jour concernaient le thorax ou l'abdomen et le petit bassin, et presque un tiers d'entre eux étant des examens angiographiques.Ces deux études indiquent que les patients qui reçoivent de doses ≥ 100 mSv du fait d'examens scanner ne sont pas rares du tout, en particulier dans certains centres. Cela est préoccupant car 100 mSv est le seuil épidémiologique de sig...