Cet article vise à analyser la manière dont l’essor de pratiques
touristiques indépendantes à Cuba, qui s’appuient sur des chambres chez
l’habitant (casas particulares)
comme mode d’hébergement, produit des territoires touristiques originaux à
différentes échelles. Si les casas particulares
existent depuis les années 1990, la libéralisation de la vente des biens
immobiliers entre Cubains depuis 2011 a résulté en une croissance exponentielle
de ces logements chez l’habitant. Depuis, de nombreux Cubains et étrangers, par
l’intermédiaire de prête-noms, investissent dans
l’immobilier touristique, entraînant de profondes transformations
socio-spatiales dans le pays. Dans une perspective de géographie sociale et
critique, cet article vise à comprendre quelles formes spatiales originales sont
produites par ces acteurs intermédiaires, à la fois bailleurs cubains et
touristes internationaux, alors que des mesures de libéralisation permettent
aujourd’hui la construction d’un véritable marché immobilier à Cuba. Il vise
également à se demander dans quelle mesure le développement d’un marché locatif
destiné aux touristes internationaux transforme les structures socio-spatiales
cubaines, entre conflits d’usage et nouvelles inégalités.