(Forissier, 2005). Or mesurer l'innovation pose un double problème relatif aux indicateurs de mesure retenus d'une part, et à la capacité des entreprises à innover, d'autre part. Dans le domaine de l'agroalimentaire, à l'aval des filières, la pression des marchés et les contraintes réglementaires sont des sources de changements organisationnels et techniques considérables. Cependant peu de travaux s'intéressent aux effets de ces facteurs sur l'amont en termes de comportements à innover. Dans ce contexte, les coopératives agricoles, premières entreprises situées à l'amont des filières et de plus en plus impliquées dans les stades de transformation, apparaissent comme des acteurs incontournables à étudier. Pour les entreprises coopératives et leurs adhérents (neuf agriculteurs sur dix sont adhérents à une coopérative), la pression des marchés, exercée en particulier par la grande distribution, se traduirait par les trois objectifs suivants : réaliser de gros volumes, opérer des démarches qualité exigeantes et procéder à une constante baisse des prix. Répondre à ces exigences nécessite donc de construire des stratégies où la place de l'innovation est incontournable. Quelles sont alors les innovations techniques et organisationnelles qu'elles entreprennent pour réagir face aux mutations de la demande en terme de sécurité