Le thème des noms propres vides et plus généralement des termes référentiels vides est récurrent en philosophie du langage. Depuis plus d'un siècle, des articles, des ouvrages et des thèses ont été consacrés, en partie ou en totalité, à l'appréhension de Vulcain, la planète postulée par Le Verrier, à celle de l'actuel roi de France, exemple emblématique de Russell (1905), ou encore à celle de Sherlock Homes, personnage fictionnel par excellence. Ces expressions sans dénotation soulèvent des questions de différents ordres : (i) une question logico-sémantique : comment analyser la signification des énoncés qui comprennent de telles expressions ? ; (ii) une question ontologique et métaphysique : si on suppose que ces énoncés sont à propos d'objets inexistants, comment gérer ces objets dans l'ontologie ? Y at -il des inexistants ?, et (iii) une question épistémique enfin : ces énoncés expriment des pensées, comment peut-on avoir des pensées (des croyances ou autres) à propos d'inexistants ?