Représentations sociales comparées. Le regard des enseignants et des conseillers pédagogiques sur les finalités de l’enseignement de l’histoire

Abstract

Cet article présente les résultats d’une enquête portant sur les représentations sociales des enseignants d’histoire et des conseillers pédagogiques en univers social à propos des finalités de l’enseignement de l’histoire. Les résultats montrent d’abord qu’il existe deux sous-groupes d’enseignants aux représentations contrastées : le premier accorde davantage d’importance au développement des compétences et de la méthode historique chez les élèves, tandis que le second porte son attention sur la transmission de la mémoire collective. Les conseillers pédagogiques, de leur côté, placent le développement des compétences et de la méthode historique au coeur de leur représentation des finalités de l’enseignement de l’histoire, et ce, encore plus que le premier sous-groupe d’enseignants. Ainsi, l’enquête révèle que trois représentations des finalités de l’enseignement de l’histoire semblent cohabiter dans le réseau scolaire québécois.

Pensée historienne et pratiques déclarées d’enseignement. La « mise en œuvre » des représentations sociales des enseignants d’histoire

“…Cela veut dire que l'essentiel de leurs préoccupations se tourne vers la transmission de connaissances. Ce constat renforce des observations déjà faites dans le cadre d'autres recherches (Demers, 2012;Lanoix, 2015Lanoix, , 2018Moisan, 2011).…”

“…Ces résultats ne rejoignent pas ceux de nombre d'écrits faisant plutôt état d'un décalage entre le curriculum prescrit par les institutions et celui réellement mis en application (Perrenoud, 1993). Par ailleurs, des recherches menées à propos d'enseignants d'histoire nous incitent à penser que les réformes des programmes ont eu peu d'effet sur les pratiques, notamment en ce qui concerne l'intégration d'éléments associés au développement de la pensée historienne (Bouhon, 2009;Demers, 2012;Lanoix, 2015;Moisan, 2010;Moreau, 2006). Dans ces circonstances, comment tirer du sens de nos résultats ?…”

“…org/10.37571/2022org/10.37571/ .0202 2022 Quant à la théorie des représentations sociales (RS), c'est véritablement l'interaction entre le noyau central et l'environnement dans lequel elle doit prendre forme qui nous préoccupe. Des recherches précédentes permettent de soupçonner que des facteurs relativement éloignés de la classe, comme la formation initiale en enseignement (Araujo-Oliveira, 2012;Lanoix, 2015), exercent une faible influence sur les RS des enseignants ( van Hover et Yeager, 2007;VanSledright, 1996). Or, la perception du potentiel des élèves à atteindre les objectifs envisagés par l'enseignant, quels qu'ils soient, peut représenter une contrainte forte et immédiate à l'actualisation de la RS des finalités de l'enseignement de l'histoire des enseignants.…”

“…Les idées des enseignants d'histoire au secondaire à propos des finalités de l'enseignement, du matériel didactique ou des pratiques enseignantes ont été sondées de différentes manières depuis quelques années au Québec. Qu'il s'agisse de leurs représentations de la citoyenneté et de son enseignement (Demers, 2012;Karwera, 2012;Moisan, 2011), de l'utilisation du matériel didactique (Boutonnet, 2015), de leurs fondements épistémologiques (Demers, 2012;Martineau, 1999aMartineau, , 1999bMoisan, 2010) ou de la place qu'occupe l'identification à la nation dans leurs représentations (Lanoix, 2015), l'accumulation des constats des recherches récentes dresse un portrait des enseignants d'histoire accordant principalement leur attention à la transmission de connaissances. Ces recherches mettent par contre en évidence des zones où une approche centrée sur l'apprentissage de l'élève fait son chemin dans le réseau scolaire, notamment lorsqu'on considère les conceptions de différents groupes d'enseignants et de conseillers pédagogiques (Lanoix, 2018;Moreau, 2017).…”

“It is like the re-enactment show”: Narrative and historical culture among young French Canadian students

“…2 Similar objectives are found in the Quebec history and citizenship education program in used at the time of the study (Ministère de l'Éducation et de l'enseignement supérieur, 2011). While scholars (see Lanoix, 2018;Zanazanian, 2008) have suggested that some teachers continue to rely on a traditional approach to teaching national history, the overwhelming presence of the stories of adversity across regions suggests that factors beyond formal classroom learning were at play. So why did participants choose to tell this particular narrative?…”