Bien que depuis les années 1960 le phénomène de la démocratisation des universités ait contribué à l’émergence d’une variété de profils étudiants obligeant les universités à redéfinir leur mission (Chenard, 2005; Romainville, 2004), la forte croissance de la population des étudiants en situation de handicap (ESH), dite émergente, convie plus que jamais les universités à redéfinir leur rôle et à repenser la pédagogie dans une logique d’inclusion. La nécessité d’actualiser cette inclusion est d’autant plus pressante qu’elle se fait sous le signe d’une obligation juridique de promouvoir et de soutenir une éducation accessible et non discriminatoire pour tous. Dans ce contexte, les professeurs se retrouvent aux premières loges de ce virage inclusif. C’est pourquoi cet article vise à comprendre comment ils se représentent l’inclusion des ESH et à déterminer quels moyens devraient être déployés pour les accompagner à y participer. Un questionnaire auquel ont répondu 613 professeurs de trois universités québécoises met en évidence, d’une part, leurs préoccupations relatives à l’atteinte des exigences propres aux programmes d’études et, d’autre part, la nécessité non seulement de mieux les informer, mais surtout de penser à des mécanismes permettant de préciser des balises claires quant aux accommodements à offrir aux ESH.