Cet article s’inscrit dans les recherches liant mobilités sociale et spatiale, en interrogeant les mécanismes et représentations associés aux trajectoires résidentielles et migratoires des jeunes réunionnais·es. Il prête une attention particulière à la famille comme site de coproduction de ces trajectoires, faisant intervenir des logiques de classe, de genre et d’aînesse. Croisant l’enquête Migrations, famille et vieillissement menée par l’INED en 2010 et un corpus de 18 entretiens, il retrace les parcours de 6 jeunes des classes moyennes supérieures, les situant dans leurs biographies familiales et dans l’espace de la jeunesse réunionnaise. Il montre comment les choix de partir ou rester s’inscrivent, d’une part, dans des processus collectifs de décision fortement ancrés dans l’espace de la famille et, d’autre part, dans une renégociation des rôles familiaux, qui fait partie des canaux de transition vers l’âge adulte.